Bulletin ASB 20

10 juin 2003

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L'ASB vous invite à signer la pétition ci-dessous


Fédération internationale des ligues des droits de l'Homme

Communique et Pétition

BIRMANIE
Violente vague de répression contre Aung San Suu Kyi et des militants de son parti : la FIDH appelle à leur libération immédiate et lance une pétition >http://www.fidh.org/petition/birmanie/2003/index.html

Paris, le 4 juin 2003 - La Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) exprime sa très vive préoccupation au regard de la violente répression dont ont été l’objet Mme Aung San Suu Kyi, dirigeante de la Ligue nationale pour la démocratie (LND) et Prix Nobel de la Paix, et les sympathisants de son parti.

Mme Aung San Suu Kyi a été arrêtée le 30 mai 2003, alors qu’elle se trouvait en tournée politique dans le nord du pays. Selon des sources concordantes, son convoi aurait été attaqué par des membres de l’armée, de la police et de la sécurité en civil. Cette attaque, visiblement planifiée, se serait soldée par la mort de 50 à 80 personnes, et la disparition d’environ 150 personnes, pour la plupart des sympathisants de la LND ou de simples civils, originaires des villes de Mandalay, Sagaing et Yenangyaung (nord du pays), dont on ne sait s’ils ont été exécutés ou conduits dans des hôpitaux militaires. Un moine bouddhiste aurait par ailleurs été tué.

Lors de cette attaque, Mme Aung San Suu Kyi a été frappée à la tête et au bras et U Tin Oo, vice-président de la LND, aurait été blessé par balles. Tous deux sont actuellement détenus et auraient pu être transférés à la prison Insein de Rangoun. Personne n’a été autorisé à les rencontrer depuis le début de leur détention, ce qui, en plus d’être non conforme au droit international, ne fait qu’augmenter les craintes quant à leur état.

Les bureaux de la LND sont actuellement fermés, des membres du parti ont été placés en résidence surveillée, et toutes les universités ont été fermées afin de couper court à tout mouvement de protestation.

La FIDH condamne avec la plus grande vigueur l’arrestation de Mme Aung San Suu Kyi, qui a déjà passé plusieurs années en résidence surveillée en raison de son activité politique et de son engagement en faveur de la démocratie et de l’État de droit en Birmanie. La FIDH est tout particulièrement préoccupée par la gravité de l’attaque dont elle a fait l’objet, visant directement son intégrité physique. Un degré supplémentaire vient donc d’être franchi dans la détermination des autorités à neutraliser cette éminente opposante, en dépit des exigences et réactions réitérées de la communauté internationale.

Ces événements, qui s’inscrivent dans la droite ligne de la répression menée depuis les émeutes de 1988, viennent confirmer de façon très claire la politique de la junte birmane visant à museler, éventuellement par la force, toute forme d’opposition politique et à empêcher tout libre exercice des libertés fondamentales universellement reconnues.

La FIDH appelle avec force les autorités birmanes à garantir l’intégrité physique et psychologique de Mme Aung San Suu Kyi et des autres membres de son parti arbitrairement détenus et de procéder à leur libération immédiate et inconditionnelle. La FIDH demande également que toute la lumière soit faite sur les nombreux cas de disparitions qui ont été recensés, et que les auteurs des graves violations commises lors de ces événements soient dûment jugés et punis. Plus généralement, la FIDH demande aux autorités birmanes de se conformer aux dispositions de la Déclaration universelle des droits de l’Homme et des principaux instruments internationaux relatifs aux droits de l’Homme.

La FIDH appelle en outre le secrétaire général de l’ONU, M. Kofi Anan, à instaurer une commission internationale d’enquête chargée de faire la lumière sur ces événements, et de prendre toute mesure utile pour prévenir une nouvelle dégradation de la situation.

La FIDH demande enfin à la communauté internationale d’exercer toute la pression nécessaire, y compris économique, sur la junte birmane, afin que puisse être enfin instauré un État de droit en Birmanie et que les principes démocratique soient respectés.

La FIDH lance un pétition en ligne pour la libération d’Aung San Suu Kyi et des autres détenus politiques birmans, et pour la création d’une commission internationale d’enquête par le Secrétaire général de l’ONU.

Contact presse :
- Anne-Christine Habbard, secrétaire générale de la FIDH : 01 43 55 25 18. Portable : 06 03 86 92 70.
- Annie Faure, chargée de mission de la FIDH pour la Birmanie : 01 43 55 25 18.


Lola