Bulletin ASB 14

2 avril 2003

 

www.birmanie.int.ch

[email protected]


 59e session de la Commission des Droits de l'Homme à Genève du 17 mars au 25 avril 2003.

31.03.03   Présentation du rapport sur la situation des droits de l'homme au Myanmar

Présentant son rapport actualisé à la lumière de la visite qu'il a effectuée dans le pays la semaine dernière, M. PAULO SÉRGIO PINHEIRO, Rapporteur spécial sur la situation des droits de l'homme au Myanmar, a rappelé qu'il avait dû interrompre sa mission, au troisième jour de la visite d'une semaine qu'il avait prévue dans le pays, en raison d'un incident de microphone dissimulé qui était contraire aux normes de procédure opérationnelle applicables à la conduite de sa mission d'établissement des faits. (...)

Extrait du communiqué de presse concernant la Birmanie en fichier-joint.


Campagne internationale contre Austrian Airlines / Lauda Air

Le 31 mars 2003, la Conférence Internationale annuelle des Organisations de campagne pour la Birmanie, regroupant 13 Associations des pays de l 'Union européenne et la Suisse s'est tenue à Bruxelles. Ils ont entre autre et d'une façon unanime décidé de commencer une campagne contre la compagnie Austrian Airlines / Lauda Air qui a ouvert récemment une liaison directe hebdomadaire entre Vienne et Rangoun.

Communiqué de presse en fichier-joint (en anglais)

Voir également la une de notre site >www.birmanie.int.ch


Et n'oubliez pas la journée birmane samedi prochain:

 "Birmanie, une année après... la libération d'Aung San Suu Kyi".

Voir le précédant Bulletin ASB 13


Lola

Si vous désirez vous abonner, vous désabonner ou faire un changement d'adresse e-mail, contactez-nous à [email protected]  Merci

 

 

 

 

59ème session de la Commission des Droits de l’Homme à Genève

du 17 mars au 25 avril 2003

Communiqué de presse

31.03.03

LES RAPPORTEURS SPÉCIAUX SUR LA SITUATION DES DROITS DE L'HOMME AU BURUNDI ET AU MYANMAR PRÉSENTENT LEURS RAPPORTS

…….

Présentation du rapport sur la situation des droits de l'homme au Myanmar

Présentant son rapport actualisé à la lumière de la visite qu'il a effectuée dans le pays la semaine dernière, M. PAULO SÉRGIO PINHEIRO, Rapporteur spécial sur la situation des droits de l'homme au Myanmar, a rappelé qu'il avait dû interrompre sa mission, au troisième jour de la visite d'une semaine qu'il avait prévue dans le pays, en raison d'un incident de microphone dissimulé qui était contraire aux normes de procédure opérationnelle applicables à la conduite de sa mission d'établissement des faits. Le Gouvernement a exprimé son regret et s'est engagé à enquêter sur cet incident et à prendre des mesures contre les responsables, a précisé M. Pinheiro. Il a par ailleurs souligné que sa réunion avec le Secrétaire du SPDC (Conseil d'État pour la paix et le développement, au pouvoir) a été franche et constructive, ce dernier ayant apporté son soutien à la proposition du Rapporteur spécial d'évaluer les allégations de violations des droits de l'homme dans des régions ethniques, y compris dans l'État chan. M. Pinheiro a précisé que le Secrétaire du SPDC l'a invité à se rendre dans l'État chan pour y recueillir des informations et y évaluer la situation par lui-même. Il a été décidé que les discussions sur cette question se poursuivraient au plus haut niveau dans les semaines à venir, a précisé le Rapporteur spécial.

Depuis novembre dernier, le Comité international de la Croix-Rouge a été autorisé à étendre sa présence dans les zones sensibles de l'État chan, a par ailleurs indiqué M. Pinheiro. Le Secrétaire du SPDC a par ailleurs assuré au Rapporteur spécial que la première visite qu'Amnesty International ait jamais effectuée au Myanmar n'est que la première étape d'un processus qui devrait se poursuivre. Selon les dernières informations fournies par le Ministre de l'intérieur, il ne reste que 101 détenus qui soient membres des partis politiques (dont 90 sont membres de la NLD, Ligue nationale pour la démocratie). Selon le dernier décompte du SPDC, 515 détenus membres de partis politiques ont été libérés durant la période 2000-2003. En comparaison avec l'an dernier, le rythme des libérations a notablement baissé, a relevé M. Pinheiro. Cela semble révéler un lien entre les libérations et le manque de progrès dans le dialogue politique, ce qui laisse penser que les libérations seraient utilisées comme outil de marchandage entre le SPDC et la NLD. Si cela s'avérait exact, ce serait inacceptable et cruel, a déclaré le Rapporteur spécial. Les préoccupations liées au fait que les prisonniers libérés pourraient provoquer des soulèvements politiques semblent influer sur la décision concernant leur libération. Or dans un pays doté d'appareils militaires et de sécurité si solides, il est difficile de concevoir comment 1200 prisonniers pourraient menacer la sécurité nationale. M. Pinheiro s'est dit encouragé d'apprendre que, bien qu'il n'ait pas pu vérifier cette information par lui-même, la situation de la population musulmane dans l'État septentrional de Rakhine s'était quelque peu améliorée.

Le Rapporteur spécial a souligné que la pauvreté est particulièrement aiguë et affecte toutes les catégories de la population du Myanmar, y compris les militaires. «Je suis convaincu que de véritables progrès ne pourront être enregistrés s'agissant de tous les droits de l'homme tant que ne seront pas produits de véritables progrès vers la réconciliation nationale», a déclaré M. Pinheiro. Cela constitue un grave recul que le dialogue entre le Gouvernement et Daw Aung San Suu Kyi n'ait pas encore pu s'engager au plus haut niveau, a-t-il ajouté. Plus que jamais, il est essentiel que l'Envoyé spécial du Secrétaire général puisse se rendre au Myanmar dès que possible afin qu'il puisse continuer à favoriser la reprise du dialogue. Dans ce contexte, M. Pinheiro a demandé au SPDC d'accorder une attention spéciale à des initiatives visibles et convaincantes dans le domaine des droits de l'homme. Il s'agit de la libération immédiate et inconditionnelle des prisonniers politiques, de la levée des restrictions pesant encore sur les libertés d'expression, d'information, de mouvement, d'assemblée et d'association, et de la nécessité de s'abstenir de toute arrestation arbitraire.

Le rapport du Rapporteur spécial sur la situation des droits de l'homme au Myanmar (E/CN.4/2003/41) dresse une évaluation de la situation dont il ressort que l'espace politique s'ouvre peu à peu de nouveau à la Ligue nationale pour la démocratie (NLD, selon l'acronyme anglais). Il devrait en être de même pour d'autres partis politiques autorisés, qui n'ont pas encore repris leurs activités. Les restrictions à la liberté d'expression et d'information et à la liberté de la presse n'ont toutefois pas encore été levées. Il semble y avoir désormais un consensus au sein du Conseil d'État pour la paix et le développement (SPDC) au sujet du nombre des détenus politiques et de la catégorie dont ils relèvent et les libérations de ces détenus se sont poursuivies, ajoute le rapport. Globalement, les conditions de détention se sont améliorées au cours des dernières années, quoique progressivement. Il a été mis un terme aux mauvais traitements physiques, tels que les passages à tabac que les prisonniers politiques ont eu à subir par le passé, et les prisonniers âgés ont bénéficié de soins médicaux réguliers. Toutefois, à plusieurs égards, les prisonniers politiques sont toujours dans une situation plus défavorable que les détenus de droit commun.

Parmi les questions sur lesquelles il conviendrait de se pencher davantage, figurent la qualité de la nourriture, les brutalités dont les prisonniers de droit commun feraient l'objet et l'accès à des soins et à des traitements médicaux de qualité, particulièrement en cas d'urgence. Les arrestations politiques opérées depuis juillet 2002 s'inscrivent dans un système de «non-droit», caractérisé notamment par des arrestations arbitraires, des détentions prolongées à l'isolement et des interrogatoires par les services de renseignement de l'armée, l'extorsion d'aveux ou d'informations, bien souvent par la violence ou la torture, suivis de procès sommaires, de condamnations et d'emprisonnement. En outre, le respect de la liberté de religion semble être plus grand dans les endroits proches des autorités centrales que dans les régions reculées ou dans les régions où sont menées des opérations anti-insurrectionnelles. Le rapport souligne par ailleurs que le recrutement volontaire ou forcé d'enfants dans les forces armées et les différentes façons dont ils sont utilisés par ces forces armées sont un réel problème au Myanmar. Il apparaît également que la façon dont l'armée traite les civils dans les zones où se déroulent des opérations anti-insurrectionnelles pose de réels problèmes. Il ne suffit pas de nier ces problèmes pour qu'ils disparaissent; si l'on veut les résoudre, il convient de reconnaître leur existence et de s'y attaquer de manière appropriée. Le Rapporteur spécial a pris note d'un communiqué du SPDC daté du 4 novembre 2002, dans lequel ce dernier réagit de façon positive à sa proposition de mener une enquête sur les allégations de violations des droits de l'homme commises dans les régions où vivent des communautés ethniques. Pour accélérer le processus de paix, il est nécessaire, plus que jamais, de tenir un discours rationnel sur les alternatives politiques et stratégiques. Il est grand temps de sortir de l'impasse dans laquelle se trouvent les relations entre le SPDC et la NLD. Un renforcement des progrès dans le domaine de la promotion et de la protection des droits de l'homme contribuera à créer l'atmosphère voulue pour sortir de cette impasse.

La Commission est également saisie d'un rapport du Secrétaire général sur la situation des droits de l'homme au Myanmar (E/CN.4/2003/33) qui rend compte des efforts déployés par le Secrétaire général et son Envoyé spécial, M. Razali Ismail, pour faciliter la réconciliation nationale et la démocratisation au Myanmar. Ce rapport fait observer qu'un certain nombre de faits nouveaux d'importance ont eu lieu, notamment la décision prise le 6 mai 2002 de rendre sa liberté de circuler à Daw Aung San Suu Kyi, même si le dialogue de fond entre le Gouvernement et celle-ci n'a pas encore été engagé. Préoccupé de voir la dynamique créée au printemps s'essouffler si des progrès tangibles ne sont pas réalisés dans un proche avenir, le Secrétaire général appelle de nouveau le Gouvernement et Daw Aung San Suu Kyi à entamer leur dialogue politique dès que possible afin qu'une réconciliation nationale acceptable par toutes les parties prenantes au Myanmar puisse devenir une réalité dans une date proche.

M. U MYA THAN (Myanmar) a déclaré que les progrès accomplis par le Myanmar en matière économique, politique, sociale et culturelle et de droits de l'homme avaient été soutenus, continus et importants, et le rapport de M. Pinheiro en témoigne à plusieurs égards. D'autres développements importants rapportés par M. Pinheiro concernent le contenu de ses discussions avec le Secrétaire du Secrétaire du SPDC. Le Rapporteur a également émis des commentaires encourageants concernant la présence accrue du Comité international de la Croix-Rouge au Myanmar et du Haut Commissariat pour les réfugiés dans l'État de Rakhine. La visite d'Amnesty International est aussi un développement positif. Depuis la soumission du rapport de M. Pinheiro, le Myanmar a libéré 45 prisonniers le 16 mars dernier. Le nombre total de prisonniers, y compris des membres de la NLD, atteint le chiffre de mille pour les quatre derniers mois.

Cependant, il existe des malentendus concernant l'état du processus de réconciliation actuellement en cours au Myanmar. Il y a eu douze rencontres avec Mme Daw Aung San Suu Kyi, ainsi que d'autres rencontres à différents niveaux. Ce processus est un processus qui est appelé à se dérouler d'une manière traditionnelle, selon la coutume du pays. Enfin, les rapports que le Myanmar entretient avec ses voisins sont cordiaux, y compris avec la Thaïlande, a assuré le représentant du Myanmar.

Dialogue interactif avec le Rapporteur spécial sur le Myanmar

Dans le cadre du dialogue interactif avec le Rapporteur spécial, le représentant de la Norvège a demandé des précisions concernant la démobilisation des enfants soldats et la poursuite de la conscription forcée dans l'État chan.

Le représentant de l'Inde a demandé au Rapporteur spécial s'il pensait qu'au vu des développements positifs au Myanmar, des pressions extérieures seraient désormais contre-productives. Il s'est demandé si une politique de coopération n'apporterait pas de meilleurs résultats qu'une politique de sanctions. Pour sa part, le représentant de la Grèce, au nom de l'Union européenne, a demandé au Rapporteur spécial s'il était d'accord avec le rapport de l'Organisation internationale du travail selon lequel des progrès sur la question du travail forcé viendrait du processus de réconciliation nationale et de démocratisation.

Le représentant du Myanmar a demandé à M. Pinheiro s'il estimait que ses entretiens avec le Premier Secrétaire du SPDC avaient été fructueux.

Le représentant de l'Australie a voulu savoir quelles mesures étaient prises pour mettre fin aux viols systématiques commis par les forces de l'armées.

Soulignant l'importance de la libération de tous les prisonniers politiques pour les processus de transition, le représentant du Brésil a demandé des précisions sur le nombre de prisonniers politiques restant au Myanmar et sur les raisons qui ont empêché une libération de tous les prisonniers ou qui ont freiné ce processus.

Le Rapporteur spécial, M. PAULO SÉRGIO PINHEIRO, a déclaré que pour ce qui concerne les enfants soldats, ou la conscription forcée, toutes les informations dont il dispose sont de seconde main et n'ont pas encore été validées par son équipe. Les droits de l'homme ne connaissent pas de barrière nationale, ce qui se passe dans chaque pays intéresse tout le monde, et le dialogue doit s'instaurer avec les États membres. Quant à la notion d'engagement, le Rapporteur s'est toujours rapporté à un engagement de principe pour les droits de l'homme: il ne lui appartient pas de dégager les options, et les sanctions ne font pas partie de son mandat. Le Gouvernement du Myanmar doit comprendre que la libération des prisonniers politiques transforme les citoyens en agents actifs de la démocratie, et que l'on ne peut parler de transition quand il reste 1200 prisonniers politiques. Ces personnes ne seront pas une menace pour la sécurité publique quand elles seront libérées, bien au contraire.

Le Premier secrétaire du SPDC a donné son accord de principe pour une évaluation dans le pays concernant certaines allégations; les modalités doivent en être discutées. Le Rapporteur a constaté une amélioration de la lutte contre les travaux forcés, grâce à la présence de l'OIT sur place. Le Myanmar traverse une étape délicate. Le Gouvernement doit comprendre que les obstacles au dialogue politique de fond peuvent être levés grâce à la présence de l'envoyé du Secrétaire général.

 

 

Press Release

 

International Campaign against Austrian Airlines/ Lauda Air

 

Brussels, March 31, 2003 – The Annual International Conference of European Burma Campaign Organisations, trade unions and partner organisations from all over Europe start a campaign today in 13 countries against Austrian Airlines / Lauda Air because this company recently started flights to Rangoon (Burma).

 

This coalition of organisations today wrote a letter to Dr. Joseph Burger, CEO of Austrian Airlines (Lauda Air), stating:  “To our great dismay we learned of AUA/Lauda Air’s direct weekly flights from Europe (Vienna) to Rangoon (Burma) commencing last November.

Burma is currently ruled by a ruthless military dictatorship which is guilty of human rights abuses and forced labour on a massive scale. Burma’s military regime has never acknowledged the results of the 1990 elections, in which the National League for Democracy (NLD), led by Nobel Laureate Aung San Suu Kyi, won over 80 percent of the seats. To date, the military junta has still not handed over power to the democratically elected government.”

The Burmese Democratic opposition and the International Labour Organisation (ILO) called for sanctions. The EU and the Burmese Democratic opposition have also called for a boycott on tourism.

 

Burma Campaign Organisations, trade unions and partner organisations in UK, Switzerland, Austria, Netherlands, Germany, France, Italy, Belgium, Norway, Spain, Sweden, Denmark and Ireland consider Austrian Airlines operations in Burma unacceptable. Therefore, all Burma Campaign Organisations urge them to cease flights to Rangoon indefinitely, as long as the current military regime in Burma is in power and the Burmese democratic and ethnic opposition requests a tourism boycott.

At the Annual International Conference of European Burma Campaign Organisations meeting in Brussels, the undersigned organisations state our commitment to launch an international public and media campaign against Austrian Airlines/Lauda Air. All organisations will continue this campaign, including public demonstrations and the mass-release of protest cards, until AUA/Lauda Air ceases its flights to Rangoon indefinitely.

 

Since last November Burma Organisations from a number countries have strongly asked AUA/LA to stop its flights to Burma. AUA /LA has not responded adequately to these requests. Today a worldwide public campaign starts. In several countries public protests will be organised in the months to come. The campaign is opened in Amsterdam by the largest Dutch trade union (FNV) and Burma Center Netherlands with a public demonstration in front of AUA’s Dutch office, on Monday the 31st.