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ASB Bulletin No. 6,  9 novembre 2002


PÉTROLE Le scandale du «bataillon Total»

Dans l'Hexagone, l'affaire est traitée fort discrètement, mais «Asia Times» ne veut pas la laisser passer. «La compagnie pétrolière TotalFinaElf est aujourd'hui poursuivie en France pour des actes contraires à l'éthique, en particulier pour des violations des droits de l'homme en Birmanie.» 

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courrierinternational.com

8/11/2002

PÉTROLE

Le scandale du «bataillon Total»

 

Dans l'Hexagone, l'affaire est traitée fort discrètement, mais «Asia Times» ne veut pas la laisser passer. «La compagnie pétrolière TotalFinaElf est aujourd'hui poursuivie en France pour des actes contraires à l'éthique, en particulier pour des violations des droits de l'homme en Birmanie.»

 


Le quotidien thaïlandais retrace le contexte des exactions présumées du groupe français. «Les plaignants affirment qu'en 1995 - alors qu'elle n'était encore que TotalFina - l'entreprise a loué les services de l'armée birmane pour protéger la construction d'un oléoduc. En réalité, les soldats envahissaient des villages, s'emparaient des habitants et les transformaient en ouvriers corvéables à merci.»

 

La plainte provient de deux des ouvriers en question, qui ont pu s'enfuir et vivent aujourd'hui quelque part en Asie du Sud-Est. «En outre, les allégations de ces deux personnes sont corroborées par plusieurs témoignages de déserteurs de l'armée birmane», précise «Asia Times».

 

Des violations des droits de l'homme reconnues

 

Le journal poursuit son réquisitoire. «L'Organisation internationale du travail et la commission onusienne des droits de l'homme ont régulièrement condamné les pratiques de Rangoon sur le travail forcé

 

Autre argument très fort, TotalFinaElf n'a pris en charge que 400 des 700 kilomètres de cet oléoduc qui relie aujourd'hui la mer d'Andaman à une centrale thaïlandaise ; le reste a été construit par deux compagnies du Sud-Est asiatique et par la société américaine Unocal. Or «un tribunal des Etats-Unis a estimé récemment que les deux anciens ouvriers avaient 'largement prouvé qu'Unocal était complice de violations des droits de l'homme' et qu'à ce titre la société américaine pouvait être poursuivie», remarque «Asia Times».

 

En France, Thierry Desmarest peut bien nier tout abus devant une commission d'enquête parlementaire - reconnaissant du bout des lèvres avoir demandé la protection de l'armée birmane -, «Asia Times» rappelle que ces troupes étaient connues dans toute la région sous le nom de «Bataillon Total».

 

Et le quotidien thaïlandais de noter qu'»en France la compagnie pétrolière est déjà accusée de négligence dans deux affaires : l'explosion de l'usine AZF à Toulouse et le naufrage du pétrolier 'Erika', à proximité des côtes bretonnes». Conclusion implicite du journal : les dénégations de TotalFinaElf ne trompent que ceux qui veulent vraiment y croire.

 

EG

 

© Courrierinternational.com d'après Asia Times