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Lettre de TOTAL en francais



Voici une lettre recue de TOTAL en francais. Les accents ont ete enleve pour la
distribution sur Internet.


						Monsieur XXXXXXXXXX
						adresse


						Paris, le 17 juin 1996

Monsieur,

Vous avez recemment ecrit a M. Thierry Desmarest, President de TOTAL, a propos
de la situation politique en Birmanie et de notre projet de construction d'un
gazoduc dans ce pays.

En regle generale, TOTAL s'interdit de commenter la situation politique des 80
pays, aux regimes les plus divers, dans lesquels il exerce ses activites.

Vous nous demandez d'intervenir aupres des autorites du Myanmar (Birmanie).
Notre capacite d'influencer politiquement les pouvoirs publics, dans ce pays
comme d'autres, ne doit pas etre surestimee. Et nous avons pris parti, dans des
situations difficiles comme celle que vous evoquez, de n'intervenir qu'avec
discretion, considerant qu'il n'est pas dans notre role d'agir politiquement
sur la place publique. Vous comprendrez donc que je n'aille pas plus loin dans
mes commentaires sur ce point.

Je profite toutefois de ce courrier pour vous apporter un certain nombre de
precisions. Notre pojet inclut le developpement d'un champ de gaz situe en mer
d'Andaman et la construction d'un gazoduc qui transportera le gaz depuis ce 
champ ``offshore'' jusqu'a la frontiere thailandaise.

La construction du gazoduc a proprement parler n'a pas commence. Des travaux
preparatoires de reconnaissance ont ete conduits en 1995 et des travaux de
genie civil sont en cours d'achevement. La pose du gazoduc se deroulera en
1996-97, pour permettre des livraisons de gaz en Tahilande au 1er juillet 1998.

Il n'y a et il n'y aura, de la part de ceux qui construiront ce gazoduc, aucun
recours au travail force. La pose du gazoduc se fera sous le controle
operationnel de TOTAL qui, comme toujours en pareil cas, fait appel a des
societes specialisees internationalement reconnues. Celles-ci s'adressent a de
la main d'oeuvre locale, evidemment volontaire et remuneree. Les conditions de
respect des droits de l'homme et du travail sont em tous points equivalentes a
celles que nous appliquons partout dans le monde. Il est inimaginable que TOTAL
ait recours, soit directement soit par l'intermediaire de ses sous-traitants, a
quelque forme que ce soit de travail force.

Un amalgame est souvent fait entre ce projet et le chemin de fer qui reliera
les villes de Ye et Tavoy dont les methodes de constructions sont parfois
denoncees. Il faut savoir que ce chemin de fer n'a rien a voir avec le projet
gazier :

  - ce chemin de fer suit un trace nord-sud, alors que le futur gazoduc suit le
  trace ouest-est ;

  - techniquement, ses capacites sont inadaptees au transport d'elements de tres
  grande taille utilises dans le chantier de gazoduc. Pour la construction de
  ce dernier, les equipements sont achemines par barges, puis transportes par
  camions sur le chantier de construction.

Des ``deplacements forces'' de populations sont aussi allegues, qui seraient
dus a la construction de ce futur pipeline. Depuis la conclusion des premiers
accords relatifs au developpement du gaz de Yadana (1992), nous n'avons eu
connaissance d'aucun deplacement de village lie a notre projet. De tels
deplacements n'auraient pas lieu d'etre, puisque le trace retenu evite les
villages. A certains endroits - comme d'en n'importe quel chantier de grande
envergure a travers le monde - le pipeline traverse des portions de terres
cultivees. Bien entendu, TOTAL et ses partenaires indemnisent les personnes
dont les interest sont aussi leses.

Par ailleurs, et contrairement a certaines affirmations, ce projet ne mettra
nullement en peril l'equilibre ecologique de la region. La partie terrestre du
gazoduc - qui sera enterre - traversera le pays sur une courte distance : 60
km. TOTAL a envoye sur place des equipes pluridisciplinaires qui ont
soigneusement evalue plusieurs options. Le trajet retenu est celui qui respecte
au mieux l'environnement. Les zones traversees ne comportent pas de forets
primaires, mais des zones peu boisees. Seules les deux ou trois derniers
kilometres du trace retenu, qui traversent une chaine montagneuse,
necessiteront l'abattage d'arbres, mais qui sera compense par des plantation au
moins equivalentes.

Enfin, pour resituer les choses dans un contexte plus large, TOTAL considere
que le projet de developpement du champ de gaz de Yadan constitue une chance
historique pour le peuple de Birmanie, puisqu'il representera une part
importante des exportations de ce pays. Nous avons la conviction qu'un pays
qui dispose de ressources energetiques fortes a tout interet a s'ouvrir au
monde, a favoriser des changements de societe, a obtenir la paix sur son
territoire, pour gagner durablement la confiance des investisseurs
internationaux.

Souhaitant que ces precisions repondront a vos attentes, nous vous prons de
croire a l'assurance de nos meilleurs sentimenst.


						Joseph Daniel
				Directeur des Relations Institutionnelles